Se rendre à un rendez-vous médical pendant ses heures de travail n’est pas un droit automatique pour les salariés. En principe, une absence pour raison médicale nécessite l’autorisation de l’employeur, sauf exceptions légales. Pourtant, certains cas permettent de s’affranchir de cette contrainte, notamment pour les personnes atteintes d’affections de longue durée (ALD). Tour d’horizon des règles en vigueur et des précautions à prendre.
L’autorisation de l’employeur : un passage obligé
Hors urgence médicale, un salarié doit obtenir l’accord de son employeur avant de s’absenter pour un rendez-vous médical. À défaut, il s’expose à une sanction disciplinaire pour absence injustifiée. Cette règle ne s’applique pas dans certains cas spécifiques :
- Visites médicales obligatoires de la médecine du travail.
- Examens médicaux liés à une grossesse.
- Consultations dans le cadre de l’assistance médicale à la procréation (AMP).
- Accompagnement d’une femme enceinte pour trois examens médicaux obligatoires.
- Absences pour enfant malade (dans certaines conditions).
Bien qu’une situation d’urgence ne nécessite pas d’accord préalable, il reste essentiel de prévenir l’employeur dès que possible.
Les salariés atteints d’affections de longue durée (ALD)
Les salariés souffrant d’une affection de longue durée bénéficient de dérogations particulières. La Sécurité sociale recense une trentaine de pathologies ouvrant droit à un remboursement intégral des soins (ALD 30). Ces pathologies permettent également de s’absenter sans autorisation pour des traitements médicaux indispensables, conformément à l’article L.1226-5 du Code du travail.
Ce droit s’étend aussi aux salariés souffrant :
- D’une maladie grave non listée en ALD 30 mais nécessitant un traitement prolongé de plus de six mois (ALD 31).
- De plusieurs affections entraînant un état pathologique invalidant et un besoin de soins continus sur plus de six mois (ALD 32).
Dans ces situations, il est recommandé d’informer son employeur par écrit des dates et heures d’absence.
RTT et congés : une mauvaise solution pour masquer son état de santé
Par crainte de révéler leur état de santé, certains salariés préfèrent poser un jour de RTT ou un congé pour honorer un rendez-vous médical. Cette stratégie est déconseillée :
- Les congés doivent être utilisés pour se reposer et maintenir sa performance professionnelle.
- Une accumulation de fatigues liée à des soins médicaux peut altérer la productivité et la santé.
- Une gestion opaque des absences peut créer des tensions avec l’employeur et l’équipe.
Les salariés concernés doivent privilégier leur droit à l’absence médicale plutôt que de puiser dans leurs jours de repos.
Gestion des absences médicales fréquentes : quelles solutions ?
Un suivi médical régulier peut entraîner des absences répétées, notamment après un diagnostic ou une période de convalescence. Pour éviter des perturbations organisationnelles, plusieurs aménagements sont possibles :
- Adapter son planning avec son employeur pour regrouper les rendez-vous médicaux sur certaines plages horaires.
- Recourir à un temps partiel thérapeutique, notamment après une longue maladie. Ce dispositif permet d’aménager son temps de travail tout en conservant une rémunération partielle.
- Consulter la médecine du travail pour anticiper les ajustements nécessaires à l’organisation du travail.
L’anticipation et la transparence restent les meilleures approches pour concilier obligations médicales et engagement professionnel.
En résumé, un salarié ne peut pas s’absenter pour un rendez-vous médical sans accord de son employeur, sauf exceptions légales comme les ALD ou les suivis médicaux obligatoires. Les salariés atteints d’une maladie chronique disposent de droits spécifiques leur permettant de s’absenter sans perte de rémunération. Pour éviter les conflits et préserver sa santé, il est recommandé d’adopter une démarche transparente avec son employeur et de solliciter des aménagements adaptés.