A quel tribunal s’adresser pour un problème de copropriété ?

Un problème de copropriété met souvent 3 parties face à face: un copropriétaire, le syndicat de copropriété et le syndic.

Avant toute chose: faites un audit des 3 comptes où se passent 90% des vols de syndics et autres !

Qui attaquer et à quel tribunal s’adresser ?

Tout d’abord, le tribunal compétent est toujours celui de la situation de l’immeuble (art. 62 Décret 1967).
Ensuite, plusieurs juridictions peuvent résoudre des litiges de copropriété et cela dépend du type de problème.

Un tribunal ne peut travailler que sur des problèmes dépendant de sa compétence.

Très souvent, en ne s’adressant pas au BON Tribunal, on peut être débouté de sa demande même si on a parfaitement raison.

Il faut donc préalablement bien checker à qui s’adresser.

Tribunal entre copropriété et copropriétaire : comment se déroule la procédure

Les litiges entre copropriétés et copropriétaires ne sont pas rares. Retards de paiement, travaux contestés, nuisances répétées ou non-respect du règlement de copropriété : quand le dialogue échoue, le tribunal devient la dernière étape. Mais à quoi faut-il s’attendre concrètement lorsqu’une audience oppose une copropriété à l’un de ses membres ? Voici, point par point, le déroulement complet d’une audience dans ce type de contentieux.

Le tribunal compétent pour les litiges de copropriété

Les conflits en copropriété relèvent du tribunal judiciaire, quelle que soit la somme en jeu. Si le litige porte uniquement sur les charges de copropriété et que leur montant est inférieur à 10 000 €, le dossier peut être confié au juge des contentieux de la protection.

En pratique, c’est le tribunal du ressort de l’immeuble concerné qui est compétent. Le tribunal judiciaire statue en première instance ; ses décisions peuvent être contestées ensuite devant la cour d’appel.

Avant l’audience : saisine du tribunal et constitution du dossier

La saisine du tribunal

L’action en justice peut être initiée aussi bien par la copropriété que par le copropriétaire.
Dans la majorité des cas, c’est le syndic, mandaté par l’assemblée générale, qui engage la procédure. Il agit soit par assignation en justice, délivrée par huissier au copropriétaire visé, soit en référé si la situation nécessite une décision rapide — par exemple en cas de trouble grave ou d’impayés mettant en péril la trésorerie de l’immeuble.

Le copropriétaire, lui aussi, peut saisir le tribunal pour contester une décision d’assemblée générale, un appel de charges, ou des travaux votés sans respect des règles légales.

La préparation des dossiers

Chaque partie doit constituer un dossier complet :

  • Le règlement de copropriété, les procès-verbaux d’assemblées générales et les courriers échangés constituent les pièces de base.
  • Les arguments juridiques et textes de loi doivent être clairement présentés pour appuyer les demandes.

Dans les affaires complexes, l’assistance d’un avocat est fortement recommandée. Toutefois, lorsque le montant du litige est inférieur à 10 000 €, la représentation par avocat reste facultative.

Le jour de l’audience : présentation des faits et échanges entre les parties

L’ouverture de la séance

Les deux parties se présentent à l’heure indiquée, accompagnées de leurs représentants (syndic, avocat ou mandataire). Le juge appelle les affaires inscrites au rôle, c’est-à-dire la liste des dossiers examinés ce jour-là.

L’exposé des positions

Le demandeur, souvent le syndicat des copropriétaires, expose d’abord les faits, le contexte et ses demandes : condamnation au paiement de charges, réparation de préjudices, ou cessation de troubles.
Le défendeur, en l’occurrence le copropriétaire, répond ensuite en développant ses arguments et ses éventuelles contre-demandes (annulation d’une décision, contestation de travaux, etc.).

Le juge veille à la clarté des échanges et peut interrompre les parties pour obtenir des précisions.

La production des preuves

Le débat repose sur les preuves présentées :

  • La copropriété s’appuie généralement sur les procès-verbaux d’assemblées, les décomptes de charges, ou des rapports d’expertise.
  • Le copropriétaire peut produire des justificatifs de paiement, échanges de courriers, ou constats d’huissier.

Le rôle du juge

Le juge assure la bonne tenue de l’audience et la loyauté des débats. Il vérifie la conformité des éléments produits, peut demander des compléments, et s’assure du respect des règles procédurales. Son objectif : garantir une décision équilibrée, fondée sur le droit et les faits.

Après l’audience : le délibéré et le jugement

La période de délibéré

Une fois les plaidoiries terminées, le juge met l’affaire en délibéré. Il fixe une date pour la rendu du jugement, généralement quelques semaines plus tard. Cette période permet au tribunal d’analyser les arguments et les pièces avant de trancher.

La notification du jugement

La décision est ensuite notifiée aux parties, soit par huissier, soit par voie électronique sécurisée. Le jugement mentionne les condamnations éventuelles (paiement des charges, dommages-intérêts, astreinte), ainsi que la répartition des frais de justice selon l’article 700 du Code de procédure civile.

Exécution et recours : que faire après le jugement ?

L’exécution forcée

Si le copropriétaire condamné ne s’exécute pas, le syndicat peut recourir à des mesures de saisie sur compte bancaire ou, dans les cas extrêmes, à une saisie immobilière. Ces procédures nécessitent souvent l’intervention d’un huissier et peuvent générer des coûts supplémentaires.

Les voies de recours

Les deux parties disposent d’un délai d’un mois pour faire appel. L’affaire sera alors réexaminée par la cour d’appel, qui pourra confirmer, modifier ou annuler le jugement rendu en première instance.

Les litiges les plus fréquents en copropriété

Les impayés de charges

C’est le contentieux le plus courant. Le copropriétaire défaillant peut être condamné à régler non seulement les sommes dues, mais aussi les intérêts de retard et les frais de procédure. Le tribunal se montre généralement strict, car ces impayés fragilisent la trésorerie de l’ensemble de la copropriété.

Les troubles de jouissance

Ils concernent les nuisances sonores, les occupations abusives des parties communes ou les travaux réalisés sans autorisation. Le juge peut ordonner la cessation des troubles sous astreinte, voire accorder des dommages et intérêts à la copropriété ou au voisin lésé.

Les travaux contestés

Lorsqu’un copropriétaire estime que des travaux votés en assemblée sont irréguliers, il peut demander leur annulation judiciaire. Le tribunal vérifie alors si la décision respecte le règlement de copropriété, les quorums de vote et les dispositions de la loi du 10 juillet 1965.


Ce qu’il faut retenir

Une audience entre une copropriété et un copropriétaire suit une procédure encadrée et rigoureuse. L’audience n’est que la partie visible d’un long processus : constitution du dossier, échanges d’écritures, respect des délais et règles de forme.
Pour éviter les erreurs coûteuses, il est vivement conseillé de se faire assister par un avocat spécialisé en droit immobilier. Mieux vaut anticiper qu’attendre une condamnation définitive.

author avatar
Juridique et Droit
Collectif de retraités et d'étudiants en droit. L'objectif de cet article est de vous aider pour surtout débroussailler les problèmes juridiques, ne pas les voir trop gros et éviter de vous faire avoir par des entités qui promettent tout et n'importe quoi, surtout avec les nouvelles technologies.

21 commentaires sur A quel tribunal s’adresser pour un problème de copropriété ?

  1. Alphalyre 12 septembre 2025
    • Juridique et Droit 15 septembre 2025
      • Alphalyre 16 septembre 2025
        • Juridique et Droit 24 septembre 2025
  2. Guionnet 24 mars 2025
    • Juridique et Droit 25 mars 2025
  3. GILBERT GAUTHIER 18 avril 2024
    • Juridique et Droit 18 avril 2024
  4. Gervaise Jean Claude 10 novembre 2022
    • Juridique et Droit 13 novembre 2022
  5. M butinol 19 octobre 2022
    • Juridique et Droit 21 octobre 2022
  6. François LARGUEZE 6 octobre 2022
    • Juridique et Droit 7 octobre 2022
  7. Quitule Schweitzer 9 juin 2022
    • Juridique et Droit 14 juin 2022
  8. Gérard HERMENT 15 avril 2022
  9. HERLORY 10 décembre 2020
    • Juridique et Droit 13 décembre 2020
  10. chaillet 2 mai 2017
  11. patrick BESSAUD 8 février 2017
A propos de A quel tribunal s’adresser pour un problème de copropriété ?

Poster un commentaire ou poser une question

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer