Transformer son terrain ou son jardin en refuge pour les oiseaux est une démarche accessible à tous, à condition de bien comprendre les implications et les démarches à suivre.
En France, plusieurs associations, comme la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) ou l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas), permettent aux particuliers de labelliser leur espace comme un « refuge pour la nature ».
Pourquoi faire de son terrain un refuge pour les oiseaux ?
Au-delà de l’aspect écologique, cette initiative offre un cadre de vie plus agréable et favorise la biodiversité. C’est également un argument pour interdire la chasse sur son terrain, une mesure qui peut être renforcée en expliquant aux autorités locales ou aux sociétés de chasse que le terrain est classé en refuge.
Comment obtenir le statut de refuge ?
Il n’est pas obligatoire d’être adhérent à une association pour engager cette démarche, mais l’inscription à la LPO coûte 35 €. Ce tarif couvre l’envoi d’un coffret contenant des guides pratiques, un nichoir et un panneau signalant le statut du terrain. Ensuite, un renouvellement annuel de 15 € est demandé pour financer les newsletters, guides supplémentaires, webinaires et événements.
Ceux qui souhaitent aller plus loin peuvent mettre en place une obligation réelle environnementale (ORE), un engagement juridiquement contraignant inscrit dans le code de l’environnement (article L132-3).
Ce contrat impose au propriétaire et à ses éventuels successeurs des obligations de conservation de la biodiversité pour une durée allant jusqu’à 99 ans. Cette démarche nécessite l’intervention d’un notaire et d’un cocontractant (collectivité locale, établissement public ou association), avec des frais liés à l’acte notarié et aux études de terrain (inventaire de la faune et de la flore). Toutefois, ce contrat est exonéré des droits d’enregistrement et de la taxe de publicité foncière.
Ce qu’il faut éviter
Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas habituer les oiseaux et autres animaux sauvages à la présence humaine. Les nourrir est acceptable uniquement en période de grand froid, mais les rendre dépendants de l’intervention humaine compromet leur survie en milieu naturel. Toute tentative d’apprivoisement est une mauvaise idée et la détention d’animaux sauvages est interdite par la loi. En cas de découverte d’un oiseau blessé, il est préférable de le confier à un centre de soins spécialisés où il pourra être pris en charge par des vétérinaires avant d’être relâché dans la nature.