Quand on a un problème avec une administration, que ce soit une administration « centrale » (police, gendarmerie, etc..) ou le conseil départemental, régional ou même la mairie, on peut faire un recours administratif.
En d’autres mots, quand on a un problème avec une administration (par exemple une facture émise par cette administration et que l’on conteste), on ne va pas au Tribunal « classique » mais on s’adresse au Tribunal Administratif. C’est GRATUIT (sauf si on prend un avocat dont on devra payer les frais).
On peut penser que ceci est compliqué et nécessite des avocats et que donc on va perdre du temps et de l’argent MAIS EN FAIT, un recours administratif ne nécessite aucun avocat et est très simple à faire.
Voici donc comment déposer un recours administratif
Tout d’abord, dans quels cas concrets peut-on agir contre l’administration ?
Quand il y a une décision ou une absence de réponse, par exemple une lettre, un arrêté, un règlement, une demande sans réponse, une facture bizarre émise par une mairie, etc..
La loi indique que si l’on pose une question à l’administration, celle-ci a comme délai pour y répondre 1, 2, 4 mois et parfois 8 mois.
Dans quels cas, ne peut-on pas passer par le Tribunal Administratif ?
Voici les juridictions EXACTES à saisir, selon les cas car parfois le Tribunal Administratif n’est pas compétent.
Objet du litige | Juridiction compétente |
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Décision administrative | Tribunal administratif dans le ressort (territoire) duquel siège l’administration qui a pris la décision |
Bien immobilier (remembrement, urbanisme, expropriation, permis de construire, etc.) | Tribunal administratif où est situé le bien |
Mesure de police administrative (par exemple, licence d’exploitation) | Tribunal administratif où vous résidez à la date de la mesure |
Activité professionnelle | Tribunal administratif où se trouve l’activité en litige |
Marché public ou contrat administratif | Tribunal administratif où le marché ou contrat est exécuté |
Pension de retraite des fonctionnaires | Tribunal administratif où est située la personne publique dont vous releviez lors de votre mise à la retraite |
Conflit du travail dans la fonction publique | Tribunal où vous êtes affecté à la date de la décision attaquée (où se trouve l’auteur de la décision si elle concerne plusieurs agents) |
Demande d’indemnisation | Tribunal administratif où s’est produit le fait qui a causé le dommage |
Reconnaissance de certaines qualités (par exemple, qualité d’ancien combattant) | Tribunal administratif où vous résidez |
Naturalisation | Tribunal administratif de Nantes |
Visa d’entrée en France | Tribunal administratif de Nantes |
Litige relevant de plusieurs tribunaux administratifs | Tribunal administratif de Paris |
Litige ne relevant d’aucun tribunal administratif identifiable | Tribunal administratif de Paris |
Décret et acte réglementaire d’un ministre | Conseil d’État |
Décision d’une autorité administrative nationale
(Cnil : Cnil : Commission nationale de l’informatique et des libertés par exemple) | Conseil d’État |
Élections régionales et européennes | Conseil d’État |
Délibération d’un conseil départemental ou régional d’outre-mer ou d’une collectivité d’outre-mer | Conseil d’État |
Aide sociale | Commission départementale ou centrale d’aide sociale |
Pension militaire d’invalidité | Tribunal administratif, après un recours administratif préalable obligatoire auprès de la commission de recours de l’invalidité |
Attribution du statut de réfugié | Cour nationale du droit d’asile |
Indemnisation des rapatriés | Commission du contentieux de l’indemnisation des rapatriés d’outre-mer |
Dans certains cas (fonction publique, aides sociales, logement et radiation de la liste des demandeurs d’emploi), une procédure de médiation préalable est obligatoire depuis le 1er avril 2018. et jusqu’au 18 novembre 2020.
Vous avez essentiellement deux types de recours contre une décision administrative : les recours administratifs et les recours contentieux.
La plupart du temps, le recours administratif est nécessaire avant de faire un recours contentieux.
A noter qu’on peut aussi saisir le Défenseur des droits (qui intervient en tant que médiateur dans des litiges citoyens-administration).
Recours administratif
Un recours administratif est une demande directe à l’administration pour réexaminer la demande et/ou examiner les droits dont l’administré se prévaut pour contester la décision.
Ces recours permettent de demander directement à l’administration de réexaminer la demande et de statuer de nouveau sur les droits dont l’administré se prévaut.
Pour faire un recours administratif, on peut envoyer la demande sur papier libre, en expliquant clairement le problème (bien sûr en lettre recommandée avec accusé de réception -ne serait-ce que pour avoir une date de la demande et compter le délai de réponse).
On peut aussi passer par le service en ligne www.telerecours.fr
En quelques clics, après s’être identifié(e) par France Connect, on a accès à une interface très simple. On y dépose la requête (rédigée sur papier libre) et les documents relatifs à l’affaire et on a ensuite une interface claire de gestion du ou des dossiers pour suivre l’évolution.
La demande doit être motivée, c’est-à-dire qu’il faut expliquer à l’administration son point de vue, les raisons de fait et de droit qui justifient, l’opposition à l’administration.
Dans la requête, NE VOUS PERDEZ PAS dans les détails: faites des phrases courtes, indiquez bien les dates, les faits afin que les juges comprennent l’enchainement LOGIQUE. Ne citez pas de lois, contentez vous de relater les faits. Finissez par une formule de politesse indiquant que vous comptez sur la justice administrative pour faire respecter le droit des citoyens face 😉
L’important est de savoir qu’en cas de silence de l’administration durant 2 mois, un autre délai existe pour pouvoir demander au juge administratif la décision implicite de rejet.
Un recours administratif est soit « gracieux » et s’adresse alors à l’administration en cause pour lui demander de revenir sur sa décision ou est hiérarchique pour demander à l’échelon supérieur de revenir sur la décision de son administration d’échelon inférieure.
Un recours doit être exercé dans les 2 mois qui suivent une décision administrative ou après un silence de 2 mois.
A la suite d’un recours, l’Administration peut annuler la décision mise en cause pour les motifs invoqués ou pour d’autres motifs.
Elle peut aussi prendre une nouvelle décision sur de nouveaux motifs non contestables légalement.
Elle peut aussi refuser de tenir compte de la réclamation ou l’ignorer (mais attention alors aux délais car le recours pour agir devant le tribunal administratif est alors de deux mois).
On peut suivre l’avancement du dossier via le système SAGACE.
Recours contentieux
Contre une décision négative de l’administration, on peut faire un recours pour excès de pouvoir afin d’obtenir l’annulation d’un acte unilatéral pris par l’administration pour cause d’illégalité.
Ce recours est possible dans des délais très stricts.
Devant le juge administratif, on ne peut en effet contester une décision de l’administration que dans un délai de deux mois après la décision que l’on conteste.
A noter que ce délai peut-être suspendu pour quelques raisons, par exemple s’il y a eu un recours administratif dans les deux mois qui ont suivi la décision.
Important: une action devant la juridiction administrative ne nécessite pas un avocat tant qu’on ne demande pas d’indemnités et si l’action ne concerne pas un contrat. Attention car cela ne dispense pas d’être condamné à participer aux frais de justice si le jugement n’est pas favorable.
Pour faire un recours contentieux, il faut commencer par une requête introductive, qu’on adresse au greffe de la juridiction administrative, en général le tribunal administratif du territoire concerné (voir http://www.annuaires.justice.gouv.fr/annuaires-12162/liste-des-juridictions-competentes-pour-une-commune-22081.html ).
En cas d’erreur, la juridiction redirige la demande vers le tribunal compétent: ça ne change pas la validité de la procédure mais cela fait perdre du temps.
Comment rédiger une requête introductive pour un recours contentieux ?
Simple lettre sur papier libre, à laquelle on joint les documents relatifs à la décision que l’on conteste.
Outre les coordonnées de chacun des parties, il faut exposer la situation, les faits et expliquer pour quelles raisons on conteste.
Ces raisons peuvent être de forme et de fond (compétence, vice de forme, vice de procédure, erreur de droit, erreur de fait, détournement de pouvoir, etc..).
Le juge prend sa décision principalement en examinant la requête et ses pièces jointes, et les mémoires écrits ensuite adressés par les différentes parties auxquels vous pourrez répondre de même.
Les délais de jugement sont souvent assez longs, quelques mois à quelques années…
Suite au décès de ma mère le 22 Mars 2016, qui était sous tutelle, depuis 2005, la tutrice employait l’aide à domicile via le CESU, lui a renouvelé son contrat en 2015 /01/01..
L’aide, Mme Aicha Mami/ Mili ? en Avril 2016, nous fait, mon frère et moi, parvenir un courrier recommandé réclamant son salaire qui n’avait pas été réglé par la tutrice, nous assigne aux prud’hommes de Montpellier,son avocate nous condamne à verser les indemnités d’anciennetés de 2009, à 2016, je confirme que l’aide n’intervenait pas en 209 mais un contrat du conseil général atteste l’année 2009, la secrétaire me signale que la tutrice n’était plus en mission, n’aurait pas du signer ce contrat.
Les derniers comptes de gestion de la tutrice rubrique dépenses: les salaires aides du 1er Mars au 22 Mars 3.500 E URSSAF 1500 E.
J’ai du régler 4 300 E / 1 500 a l’urssaf.
que faire aujoud’hui ?
Tout d’abord une avocate ne peut pas vous CONDAMNER. Les avocats se contentent de réclamer quelque chose pour leurs clients mais ils l’ont aucun droit de jugement.
Vous devez vous aussi avoir un avocat. Que dit-il ?
Qui employait l’aide à domicile ? Sur son contrat de travail QUI était l’employeur ? Si c’est vous, vous deviez être au courant, avec toutes ces années, du non paiement de ces salaires.
Si c’est la tutrice, alors ce problème ne vous concerne pas .